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16 octobre 2010 6 16 /10 /octobre /2010 11:35

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Il y a quelques semaines, j’ai rencontré, longuement, une jeune femme, professionnelle de l’immobilier, avec plus de 10 années d’expérience. Cette dernière s’est présentée spontanément dans mon agence afin de savoir s’il était prévu de renforcer dans les mois à venir, notre équipe de vente.

 

La conversation a commencé à bâtons rompus, puis s’est dirigée vers une issue inattendue.

 

En effet, j’ai très vite ressenti que la jeune femme en question était désabusée par le métier. Ecœurée par les pratiques qu’elle avait constatées (et qu’on lui avait le plus souvent imposées) chez certains de ces anciens employeurs, cette commerciale, pourtant aguerrie, était résignée.

 

 « Ne sachant que vendre des maisons » (comme elle le disait), ayant besoin d’un revenu régulier, elle s’était fait violence et avait décidé de chercher un nouveau poste de commerciale dans l’immobilier, malgré le dégoût profond qu’elle disait éprouver pour le métier. Elle avait décidé de tenter une agence inconnue d’elle jusqu’alors (la mienne, donc) et sur laquelle elle ne se faisait d’ailleurs pas plus d’illusions que sur celles qu’elle avait déjà expérimentées.

 

Dans le désordre, elle me rapporta des pratiques étonnantes qu’elle avait vécues dans son passé professionnel :

-         Un de ses anciens patrons (dont elle n’a pas voulu me dire le nom) indiquait « exclusivité » sur toutes ces annonces alors qu’il ne détenait qu’un mandat simple, menaçait acquéreurs et vendeurs d’un procès lorsque ces derniers faisaient affaire sans lui. Face à un client qui le plaçait devant ses contradictions, lui présentant un journal d’annonces immobilières locales, sur lequel la même maison (soi disant exclusive de l’agence) apparaissaient chez plus de 3 autres concurrents, l’ex patron de la commerciale s’énervait ! Il en passait souvent aux mains (pour laver son honneur ?), sans se départir de son aplomb, et en accusant les 3 autres agences de travailler sans mandat (lui étant bien entendu dans son bon droit) !

-         Ce même gérant d’agence ne détenait pas de carte professionnelle en son nom, comme la loi l’impose. Il payait tous les mois un « prête-nom », personne physique qui résidait à plus de 600 kms, et qui, aux yeux de la loi était le véritable « gérant », même si ce dernier n’avait jamais mis les pieds à l’agence. La responsabilité civile professionnelle étant de plus au nom de l’homme de « paille », l’ex patron de la jeune femme ne risquait donc pas grand-chose en cas de « plaintes ».

-         Alors qu’il refusait des contrats de travail à ses commerciaux, les contraignant à rester « agents commerciaux indépendants », ce « patron » d’agence avait pourtant salarié une personne de sa famille qui ne travaillait pas réellement. Et oui, les emplois fictifs ne concernent pas que la mairie de Paris.

-         Dans une autre agence, la jeune femme avait également vécu des aberrations en termes de grilles d’honoraires : deux agences qu’elle avait fréquentées par le passé n’hésitaient pas à facturer 30 000 ou 40 000 euros de commission pour la vente d’un terrain à 100 000 euros FAI. La commerciale, aux ordres de son patron, se rendait à sa place aux rendez-vous de signature chez notaires car ces derniers ne manquaient pas de faire remarquer, devant les clients, qu’un tel niveau de commission était …clairement inhabituel et choquant. Pourtant, m’a-t-elle affirmé, à chaque fois, ni vendeur ou acquéreur n’ont trouvé à redire et les ventes sont allées au bout malgré ces taux ubuesques de commission.

-         De plus, alors que la jeune femme était agent commerciale indépendante (ce qui sous-entend : aucun lien de subordination avec l’agence), un de ces ex-patrons lui imposaient des contraintes horaires et des permanences à l’agence. Bref, comment utiliser des collaborateurs indépendants comme des salariés, sans avoir à payer de charges sociales directement…

-         Lors d’une autre expérience, la pratique de l’agence qui avait embauché la commerciale, reposait sur un système de vente simple : pour économiser les temps de visites, il était demandé aux commerciaux d’orienter les acquéreurs vers des agences concurrentes « classiques », qui détenaient le mandat de vente sur un même bien et ne rechignaient pas à passer du temps avec les clients. Ainsi, les visites étaient effectuées par les confrères, mais le client en recherche était tout de même suivi régulièrement par téléphone par le commercial de la première agence, afin de connaître ses impressions suite aux visites. Dans le cas où la visite était concluante, l’ex-agence de la commerciale proposait au client d’acheter par son seul intermédiaire, lui faisant miroiter une commission  fortement réduite (entre 3 000 et 5 000 euros) dans ce cas. L’acquéreur et le vendeur, souvent séduits, signaient le compromis de vente avec l’agence la moins chère, convaincus de ne rien risquer juridiquement. Pourtant, les vendeurs étaient bien évidemment poursuivis ultérieurement par l’agence lésée (celle qui avait effectué les visites) [clause du mandant de vente interdisant aux propriétaires de vendre par un autre intermédiaire, à un client, présenté initialement par l’agence]. Les vendeurs étaient condamnés, a posteriori, à payer des dommages et intérêts à l'agence détenant le bon de visite, mais peu importe : l’agence « filoute » avait réussi à obtenir une rémunération grâce au travail de ses concurrents.

 

Des anecdotes, comme cela, la jeune femme en avaient des pelles. Il suffisait d’offrir une oreille attentive pour ouvrir le robinet des souvenirs professionnels douteux.

 

Puis, au bout d’un certain temps, la commerciale m'a demandé : « Et chez vous, cela marche comment ? ».

 

Lorsque je présentais nos méthodes de travail, notre respect scrupuleux de la loi Hoguet (parfois à nos dépends), notre grille d’honoraires (moyenne 5%), notre conception du métier, notre exigence envers les pratiques de nos collaborateurs, la jeune femme ouvrait des yeux comme des soucoupes.

 

Elle me rétorqua : « C’est très joli, tout ça, mais si vous exigez un tel respect de la réglementation pour vos commerciaux, ils ne doivent pas vendre souvent, non ? ».

 

Honnête, je lui répondis : « Si, heureusement, on vend ! Mais il est certain que certaines affaires nous passent sous le nez. C’est le prix à payer pour continuer à se regarder sans ciller tous les matins devant la glace, et rester du côté légal en toute circonstance !».

 

Suite à ces échanges improvisés, la jeune femme s’en est allée. Elle n’a pas, à ce jour, repris contact avec mon agence. Peut-être préfère-t-elle un patron moins scrupuleux des réglementations ?

 

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